( Libre )
Enfin mature !
Il a vu s’en aller,
au cours de ses allers
Et retours d’aventures,
Des tas de bons copains
qui partageaient son pain
Et ses soirs de bitures.
Ainsi passait son temps,
sans compter les printemps
Et les égratignures
Que les filles laissaient
lorsqu’elles se lassaient
De ses désinvoltures.
Malgré ce défilé
où il s’est morfalé
De tant de créatures,
Ses petits baisemains
furent sans lendemains
Et sans progéniture.
Il lui fallut pourtant
attendre bien longtemps
Que cette meurtrissure
Arrive à s’effacer
pour pouvoir caresser
Une vie qui rassure.
Il comprit qu’il allait
pouvoir laisser filer
Sa dernière imposture,
Quand un bon sacristain
lui a tendu la main
Pour briser son armure
Qui depuis ses vingts ans,
en le faisant battant,
Rendait sa vie obscure,
Mais cela a cessé…
et vous... applaudissez !
Il est enfin mature !
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