Election

 

C'est dans le parc animalier
Que va se faire l'élection
Du nouveau grand chef des armées
Pour remplacer le bon roi lion.

Celui-ci, devenu trop vieux
Voulait partir à la retraite
Pour vivre enfin des jours heureux,
Sans devoir se casser la tête.

Car être roi des animaux
Est un combat, pas une passion,
Faut être fort, faut être beau,
Sage et juste, sans compassion.

De mémoire a dit l'éléphant,
Qui ne s'était jamais trompé,
Il nous faut être tous présents
Pour que vote soit validé.

Le bison, animal futé,
Pour obtenir un bon suffrage
était prêt à distribuer
A qui voulait, tout son fourrage.

Le singe fit une grimace,
Pas question de manger du foin
Et de laisser ainsi la place
A ce gros bovidé du coin.

Le loup qui avait grande faim
Se mit à hurler à la mort.
Ils prouverait, ça c'est certain
Que c'est bien lui seul le plus fort.

Le cobra, langue de vipère,
Voulant cracher tout son venin,
Traita alors le dromadaire
De vieux chameau, de bon à rien.

Lui qui n'avait fait que bosser
Pour la campagne électorale
Se mit alors à blatérer
Que cela finirait très mal.

Le zèbre ayant été rayé
De cette liste électorale
Par quelques malintentionnés
Dit qu'il allait faire scandale.

La girafe le prit de haut,
L'âne fit sa tête de mule,
Quel fromage dit le corbeau
Il y a le torchon qui brûle !

Le hibou hulula chouette !
Je crois que l'on va s'amuser
Si chacun, les plombs, se les pètent,
On est pas prêt d'y arriver !

Le rhinocéros dit c'est rosse
Ce que vous faites-là les gars
Car si vous me cherchez des crosses,
Moi je vote pour le panda.

Pas question de faire l'autruche
Dit l'autruche tordant son cou, 
Car avec machin et trucmuche
Nous, nous voterons pour le gnou.

Le pic vert, rouge de colère
De se sentir mis à l'écart,
Se dit prêt à faire la guerre
Et à se rallier au jaguar.

Mais celui-ci n'en avait cure,
De cet oiseau plein de couleurs.
Il pouvait garder sa parure
Et faire ailleurs le joli coeur.

Lui avait sa petite idée
Pour emporter les élections.
Pour être le seul bien placé
Il lui fallait bouffer du lion.

Mais le vieux lion, qu'était pas sourd
Entendit le jaguar grogner,
Alors son sang ne fit qu'un tour :
" Si c'est ainsi, je vais rester !"

Et devant ce tohu-bohu
Il fit alors un beau discours :
"Vous n'êtes que des trous-du-cul
Des mauvais à tout, des vautours."

Voila pourquoi, depuis longtemps,
Dans le grand parc animalier,
Un très vieux lion aux longs poils blancs
Est toujours le roi des armées.

. . .

C'est une histoire toute bête
Des querelles de basse-cour,
Une histoire sans queue, ni tête
Mais qui se vit depuis toujours.

 

logosc5.gif( extrait d'A l'ombre de mes rêves... ) 

 

 

 

 

 

Commentaires

  • marcomuch
    ô ben voici un poème d'actualité ! Sourires .

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