Au jardin de curé

 

Au jardin de curé le cerisier invite

Le passant nonchalant à s'asseoir près de lui

Sur le banc de bois nu quand la journée s'effrite

Au soleil encor chaud d'un été qui s'enfuit.

 

Lui qui passait par là a vu l'invitation

Sans se faire prier il posa sa besace

Dans ce paradis vert aux douces tentations

Qu'une main a semées pour l'inconnu qui passe

 

Il a fermé les yeux la tête en arrière

                       Comme pour savourer le bel instant précieux                         

Où se mêlent en lui en une humble prière

Les  effluves sucrées qui montent jusqu'aux cieux

 

Il a flotté longtemps dans cette transhumance

Qui l'emmène au rêve paupières alourdies

Puis il s'est assoupi bercé par le silence

Qui enlace de paix le lopin engourdi

                                

Au jardin de curé le cerisier invite

Le passant nonchalant à rêver près de lui

Sur le banc de bois nu quand la journée s'effrite

Au soleil encor chaud d'un été qui s'enfuit. 

 

 

 

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